Robert Riblet et les jeux de grattage FDJ : son combat continue
Depuis maintenant plus de 10 ans, Robert Riblet livre une bataille juridique contre la Française des Jeux.
Selon cet ingénieur, la FDJ manipulerait les jeux de grattage et porterait atteinte au principe d’égalité entre les joueurs.
Débouté au civil avant qu’un non-lieu ne soit prononcé au pénal en 2014, l’ancien ingénieur Robert Riblet assure que l’affaire des jeux de grattage va rebondir en 2018 évoquant l’existence d’un « élément nouveau et majeur ».
Un rebondissement dans l’affaire « Robert Riblet VS FDJ » ?
La semaine passée, c’est une affaire qui semblait close depuis 2014 qui a refait surface après que Robert Riblet ait annoncé au micro de Planet que la bataille juridique qu’il mène depuis 2006 contre la Française des Jeux allait rebondir.
En effet, cet ingénieur désormais à la retraite accuse depuis maintenant plus de 10 ans le célèbre opérateur de manipuler les jeux de grattage. Seulement voilà, aux yeux de la justice, l’homme de 71 ans n’a, jusqu’à aujourd’hui, jamais apporté la preuve de ce qu’il avance.
Eh oui, celui qui comparait il y a quelques années son combat à celui d’Erin Brockovich, une Américaine qui avait dénoncé une vaste affaire de pollution des eaux potables en Californie, a toujours perdu, contrairement à ce parieur, devant les tribunaux contre la Française des Jeux.
La dernière fois, c’était en 2014 et la Cour Pénale avait rendu une ordonnance de non-lieu.
D’ailleurs, du côté de l’opérateur historique de jeux d’argent, l’affaire Robert Riblet et les jeux de grattage est « close » puisque « tous les recours ont été épuisés » et l’ancien ingénieur a été condamné au versement de dommages et intérêts envers la FDJ.
Seulement voilà, la donne est différente du côté de Robert Riblet qui affirme qu’un « élément nouveau et majeur » va permettre de relancer la bataille et ce, dès 2018. Il faudra donc attendre un peu pour savoir ce que nous réserve celui qui semble mener le « combat de sa vie ».
Les jeux de grattage ne sont pas répartis au hasard, un vrai problème d’équité pour Robert Riblet
Si depuis 2006, Robert Riblet ne lâche rien face à la Française des Jeux alors même que cette dernière aurait proposé d’acheter son silence moyennant un chèque de 450 000 € si on en croit l’ingénieur – la FDJ conteste cette déclaration – c’est parce qu’il est sûr de son fait.
Selon Robert Riblet, les jeux de grattage gagnants ne sont pas répartis au hasard mais par livrets de 50.
Or, dans 75% des livrets, un seul ticket permettrait de gagner 20 € ou plus. Cette répartition est problématique selon Robert Riblet puisqu’elle implique une rupture du principe d’égalité entre les joueurs, d’équité en fait.
En effet, dès lors que le ticket gagnant de 20 € ou plus dans un livret a été acheté, les autres joueurs n’ont en réalité aucune chance de remporter un gain conséquent puisque les tickets restants dans le livret sont soit perdants, soit ils n’offrent qu’un gain réduit.
Pourtant, les buralistes continuent de les commercialiser laissant donc des joueurs dépenser de l’argent alors même qu’ils n’ont plus aucune chance d’empocher un gain important.
Deux anciens PDG de la Française des Jeux, Christophe Blanchard-Dignac et Gérard Colé, ont d’ailleurs donné du crédit aux arguments de Robert Riblet mais jamais une preuve concrète n’a pu être apportée devant les tribunaux.
Des jeux de grattage instantanés qui font débat…
Si Robert Riblet entend continuer de se battre pour prouver que la FDJ manipule les jeux de grattage, il s’insurge aussi contre les jeux de grattage instantanés de l’opérateur qui, selon lui, s’apparentent à un acte de concurrence déloyale vis-à-vis des casinos en France.
En effet, selon lui, ces jeux de grattage instantanés sont assimilables à des machines à sous dans leur fonctionnement puisqu’ils reposent sur « un tableau de gains et un tableau de répartition et de redistribution aux joueurs ». Impossible d’imaginer que la simple introduction de tickets de loterie change leur nature…
Robert Riblet n’a donc pas hésité à saisir l’Autorité de la Concurrence mais la surprise est venue du fait que son offensive a été soutenue par les casinotiers à travers le Syndicat des Casinos Modernes de France, l’association des Casinos de France et l’association des Casinos Indépendants de France.
Tous estiment comme Robert Riblet que la Française des Jeux met en œuvre des « pratiques abusives dans le secteur des jeux de grattage ».
Le 27 septembre 2017, l’Autorité de la Concurrence a rejeté la saisine de Robert Riblet et des casinotiers arguant qu’il n’est pas de son ressort de « contrôler l’application de loi définissant le périmètre du monopole octroyé à un opérateur ».
Elle a aussi estimé que les jeux commercialisés par la FDJ et les jeux exploités dans les casinos correspondaient à deux marchés parfaitement distincts.
Autrement dit, une fois de plus, Robert Riblet a vu une de ses actions contre la FDJ échouer. Mais son combat continue à un point tel qu’il est devenu un vrai cauchemar pour la FDJ.