La privatisation de la FDJ dans les cartons de Macron ?
Alors qu’un vaste programme de ventes d’actifs publics et de privatisations pourrait être parmi les grands projets menés dans les prochains mois par le gouvernement Macron, voilà qu’un vieux serpent de mer vient de refaire son apparition…
En effet, à en croire les spécialistes, une privatisation de la FDJ serait envisagée par l’exécutif en place. Toutefois, des voix s’élèvent déjà contre cette éventualité dénuée de tout sens logique selon certains.
La privatisation de la FDJ, un projet parmi d’autres ?
Afin d’engranger quelques recettes, l’Etat devrait mener à bien quelques projets mais pour l’heure, difficile de savoir quelles formes ces derniers vont prendre. Une chose est toutefois sûre : les entreprises nationales sont peu nombreuses. De ce fait, les possibilités de privatisations sont quelque peu réduites.
Toutefois, durant son quinquennat, Emmanuel Macron pourrait procéder à la privatisation de Paris Aéroport, le groupe gérant les aéroports d’Orly et de Roissy Charles de Gaulle étant détenus à 51% par l’Etat. Il pourrait aussi engager la privatisation du constructeur naval DCNS en vendant tout ou partie des parts de l’Etat.
Des ventes de participations de l’Etat pourraient aussi permettre de renflouer les caisses alors que la privatisation de la FDJ apparait comme plus probable que jamais.
Evoquée depuis près de 10 ans, la privatisation de la FDJ avait été clairement envisagée en 2014 mais l’opération n’avait pu être menée à bien, le secrétaire d’Etat au Budget en place à l’époque, Christian Eckert, ayant tout fait pour la bloquer.
Christian Eckert s’oppose à la privatisation de la FDJ et aux cessions d’actifs
Alors que la privatisation de la FDJ semble être l’une des idées tenant la corde pour remplir les caisses de l’Etat, plusieurs voix se sont d’ores et déjà élevées pour critiquer cette éventualité.
En particulier, c’est Christian Eckert, celui-là même qui avait bloqué la privatisation de la FDJ en 2014 en faisant front contre certains de ses « amis » socialistes, qui a fustigé cette possibilité sur son blog personnel.
Dans un article baptisé « Pour l’Etat, les soldes pourraient commencer », l’ancien secrétaire d’Etat au budget n’hésite pas à mettre les pieds dans le plat et à tenir des propos qui pourraient en déranger quelques-uns dans les hautes sphères de la politique française.
Selon lui, la situation des finances publiques françaises n’est qu’un « prétexte » pour « céder à quelques amis des parts de sociétés ».
Il précise également que la privatisation de la FDJ ou encore la vente de participations de l’Etat ne contribuerait pas à réduire la dette, mais seulement à améliorer la trésorerie de l’Etat. Autrement dit, de telles actions ne diminueraient en rien le déficit. Voilà qui est dit !
La privatisation de la FDJ, un non-sens ?
Christian Eckert a aussi tenu à apporter quelques arguments pour justifier son opposition à la privatisation de la FDJ.
Aujourd’hui, la Française des Jeux est détenue à 72% par l’Etat (voir les autres actionnaires ?) et ce dernier se verrait bien ouvrir au public une partie de son capital dans le cadre d’une introduction en Bourse.
Pour autant, une telle privatisation de la FDJ pose problème selon Christian Eckert dans le sens où la valorisation de l’entreprise est faible selon lui.
En effet, l’opérateur de jeux d’argent gagne en réalité très peu d’argent et sa cotation sur le marché serait donc extrêmement faible. Il faut dire que la majeure partie de l’argent gagné par la Française des Jeux remplit chaque année les caisses de l’Etat via les diverses taxes.
En moyenne, ce sont plus de 3 milliards d’euros qui alimente l’Etat chaque année.
Aussi, quel sens aurait la privatisation de la FDJ étant donné que l’Etat obtiendrait quelques centaines de millions d’euros pour la vente de tout ou partie de ses parts mais perdrait une partie de ses colossaux revenus annuels. Financièrement, la privatisation de la FDJ serait donc une mauvaise affaire…
Mais socialement aussi, la privatisation de la FDJ serait néfaste puisque l’Etat laisserait échapper « sa capacité à imposer toutes les règles de prévention à l’addiction, de protection des joueurs mineurs ou de lutte contre le blanchiment d’argent ».
Par conséquent, la privatisation de la FDJ apparait comme un complet non-sens. Pour autant, les politiques font rarement marche arrière quand les grandes manœuvres ont débuté. Difficile donc de ne pas imaginer une privatisation de la FDJ dans les 5 années à venir…
Emmanuel Macron, le spécialiste de la privatisation ?
Depuis son élection à la Présidence de la République, Emmanuel Macron est resté très discret quant à ses projets de privatisation pour la France.
Pourtant, à l’heure où le gouvernement recherche de nouvelles recettes pour faire face au dérapage du déficit budgétaire et le rapprocher le plus possible de l’objectif des 3%, il ne fait guère de doutes qu’un programme de ventes d’actifs et de privatisations sera prochainement mis en œuvre.
Il faut dire qu’Emmanuel Macron a fait de sa connaissance des participations de l’Etat dans les entreprises sa grande spécialité.
Chez Rothschild lorsqu’il était banquier, puis à Bercy lorsqu’il était Ministre de l’Economie, l’actuel Président de la République a eu moultes occasions de s’y intéresser de près.
D’ailleurs, c’est lui qui a été à la manœuvre dans de nombreux projets de ce genre : privatisations des aéroports de Toulouse, Lyon et Nice, ventes des parts de l’Etat détenues auprès du groupe Peugeot, vente d’actions Safran, Orange ou encore Engie et recapitalisation d’Areva et d’EDF.