La loterie Once emploie que des handicapés
La loterie ONCE est une fondation espagnole qui a vocation à venir en aide et à accompagner les personnes souffrant d’une déficience visuelle.
Intégralement financée par la vente de billets des loteries qu’elle organise, l’institution se caractérise par le fait qu’elle emploie elle-même plus de 20 000 personnes handicapés qui ont pour mission de vendre ces fameux tickets de loterie. Présentation d’une fondation pas comme les autres…
Si les férus de vélo se rappellent sans doute d’avoir vu une équipe cycliste aux couleurs de la ONCE sur le Tour de France à la fin des années 90, peu nombreux sont ceux qui savent ce qui se cache réellement derrière cette fondation espagnole vieille de 75 ans.
Créée en 1938 afin de venir en aide aux personnes souffrant d’une déficience visuelle et d’éviter qu’elles ne deviennent dépendantes des aides sociales accordées par l’Etat, la ONCE a rapidement choisi un mode de financement unique en son genre : l’organisation de loteries.
Dans un pays, l’Espagne, où les citoyens aiment jouer, la ONCE est en effet le premier « opérateur » de jeux de loterie puisque depuis près de 60 ans, l’Etat Espagnol reconnaissant le rôle de la fondation et tentant de protéger ses intérêts.
Organisation à but non lucratif, la ONCE n’a pas vocation à faire de bénéfices et reverse donc l’intégralité des sommes qu’elle gagne avec la vente des billets de loteries à des projets divers et variés visant à aider les aveugles et les personnes souffrant de déficience visuelle.
L’argent permet également de payer les salaires de ses employés car dans toutes les villes d’Espagne, les vendeurs des billets de loterie de la ONCE (el cupon pro-ciegos ou el cupon de la ONCE) ont la particularité d’être aveugles.
La loterie ONCE, une fondation très organisée qui recrute et dont le rôle est social
La ONCE emploie elle-même plus de 20 000 travailleurs aveugles qui ont pour rôle de « distribuer », dans les rues mais aussi dans les « célèbres » kiosques verts de la ONCE les tickets de loterie.
Et le dispositif fonctionne plutôt bien puisque en 2013, la vente de billets de loterie a permis à la ONCE d’empocher pas moins de 1,9 milliards d’euros, une somme colossale et qui permet de financer de nouveaux projets.
Et oui, à l’heure actuelle, la ONCE emploie pas moins de 65 000 personnes handicapées sur le sol espagnol.
Dans un pays largement touché par le chômage (26% de la population active), la fondation permet donc à des travailleurs handicapés de bénéficier d’un emploi, alors même qu’aucun autre employeur ne voudrait d’eux sur le marché « classique » du travail.
Rien qu’en 2013, la ONCE a créé pas moins de 7000 emplois qu’elle a ouvert aux personnes présentant un handicap visuel mais également à toutes celles qui souffraient d’un quelconque autre handicap.
Il faut dire que la ONCE regroupe aujourd’hui en son sein 29 entreprises, appartenant à tous les secteurs de l’économie, qui emploient uniquement des personnes handicapées.
A titre d’exemple, la fondation peut compter sur sa propre agence de presse, sur sa chaîne d’hôtels mais aussi sur sa propre agence d’intérim. On comprend donc bien la place importance qu’elle tient dans la société espagnole.
Dernièrement, la ONCE a également rappelé qu’elle avait vocation à faciliter l’accès des aveugles aux études.
La fondation a ainsi financé la traduction de nombreux manuels universitaires en langue braille, mais a également ouvert sa propre école de physiothérapie afin de proposer une formation, de haut niveau et reconnue par les professionnels, offrant de véritables débouchés professionnels à de jeunes handicapés.
Pour toute son action en faveur des handicapés, la ONCE avait reçu dès 2001 la Creu de San Jordi, une distinction émanant de la Région Catalogne.
Et bien, en 2013, pour saluer le travail réalisé par la ONCE et montrer combien son activité offre la « dignité et une qualité de vie à des millions d’handicapés en Espagne », la fondation a cette fois reçu le prix Prince des Asturies de la Concorde, la plus prestigieuse des distinctions espagnoles…
La « loterie sociale » de la ONCE a en tout cas le mérite de ne pas faire comme seul gagnant le vainqueur de la loterie…
A quand une « Once » en France ? Car on ne pas dire que la FDJ suit le modèle bienfaisant de cette loterie espagnole, bien au contraire, si elle peut vous happer en masse votre argent, elle ne s’en privera pas, c’est même son but principal !