Les jeux vidéo d’action pour les dyslexiques
Depuis toujours, la dyslexie touche de nombreux enfants et adultes et malgré de nombreuses recherches, aucune solution n’a véritablement été trouvée pour remédier à ce trouble.
Pourtant, il y a quelques jours, une étude anglaise très sérieuse est venue confirmer une étude italienne de 2013 en affirmant que les jeux vidéo, trop souvent critiqués pour les dangers auxquels ils exposeraient le jeune public, pouvaient être une solution pour rééduquer le cerveau de personnes souffrant de dyslexie.
La dyslexie, explications importantes à savoir
A l’heure actuelle, la dyslexie est un trouble qui toucherait entre 5 et 10% des jeunes pendant leur scolarité.
Rendant difficile l’apprentissage mais aussi la lecture ou l’écriture, la dyslexie reste pourtant encore un vrai mystère pour le monde médical et ce, malgré de nombreuses recherches sur le sujet.
Néanmoins, depuis les années 90, était clairement admis que les personnes souffrant de dyslexie avaient un problème d’ordre phonologique.
Selon plusieurs études, les dyslexiques ne parvenaient en effet pas à isoler les différents sons constituant un mot et appelés « phonèmes ».
Des chercheurs ont prouvé que les jeux vidéo d’action sont bénéfiques pour les dyslexiques.
Depuis les années 2007, une nouvelle voie permet également d’expliquer la dyslexie s’est développée, mais peine à s’imposer dans le milieu médical.
Pour Sylviane Valdois, Directrice de recherche au CNRS, les symptômes dyslexiques ne sont pas les mêmes selon les patients puisque si certains souffrent de problèmes phonologiques, d’autres souffrent de manque d’attention visuelle.
Et les résultats du travail mené par un groupe de chercheurs anglais et publié dans la revue Current Biology s’inscrivent parfaitement dans la continuité de ceux de la chercheuse française, puisqu’ils sont parvenus à démontrer que les sujets dyslexiques se caractérisaient par une asymétrie de traitement d’informations.
Concrètement, cela signifie que le temps de réponse d’une personne dyslexique à un signal visuel ou auditif est plus long que celui des autres individus, une affirmation d’autant plus vraie quand le son précède le signal visuel.
Bien entendu, les chercheurs britanniques ne se sont pas arrêtés en si bon chemin et ont donné quelques pistes pour aider les dyslexiques dans leur apprentissage d’une langue mais aussi dans leur confort du quotidien.
1°) la première préconisation va à l’encontre de nombreux préjugés. Contre toute attente, l’étude démontre que les jeux vidéo d’action pourraient constituer une solution bénéfique pour aider les personnes souffrant de dyslexie.
En effet, les jeux vidéo d’action, en obligeant le cerveau à traiter rapidement des signaux visuels et sonores, seraient une rééducation idéale pour les dyslexiques.
D’ailleurs, une étude italienne datée de 2013 avait déjà abouti à la même préconisation, une preuve que cette dernière est probablement loin d’être insensée.
Pourtant, le monde médical se veut sceptique quant au réel intérêt d’utiliser les jeux vidéo d’action pour améliorer le délai de réponse à des signaux de personnes souffrant de dyslexie.
Beaucoup considèrent effectivement que les jeux vidéo d’action (et ceux en général) présenteraient plus de risques (addiction, épilepsie, virtualisation de la société) que d’avantages pour des dyslexiques.
Gageons néanmoins que certains praticiens recommanderont les jeux vidéo d’action pour le réel bienfait qu’ils peuvent apporter à des personnes rencontrant des difficultés pour apprendre, lire ou écrire.
2°) La seconde préconisation faite par les chercheurs britanniques est également étonnante puisqu’ils remettent totalement en cause le principe même de la lecture.
En effet, ces derniers estiment que les dyslexiques apprendraient mieux en recevant d’abord un signal sonore suivi d’un signal visuel.
Adapté à la lecture, cela signifierait donc qu’il faut associer le son à la lettre et non l’inverse, ce qui est la base même de la lecture.
Cette préconisation, bien que pertinente médicalement parlant, semble néanmoins impossible à mettre en œuvre pour la lecture, la lecture par les sons étant une douce utopie.
Peut-être, en revanche, peut-elle être mise en pratique pour d’autres apprentissages…