Le secteur des jeux vidéo serait-il machiste ? Les femmes subiraient-elles de la discrimination ?
A l’heure où le e-sport a pris une ampleur phénoménale en attirant sans cesse plus de joueurs, voilà que les compétitions de jeux vidéo se multiplient pour le plus grand bonheur des joueurs amateurs comme professionnels.
Pourtant, alors que la prochaine Coupe du Monde d’e-sport aura lieu cet automne en Azerbaïdjan, voilà que de vives polémiques apparaissent…
En effet, plusieurs épreuves sont réservées aux hommes et les rémunérations proposées sont beaucoup plus intéressantes pour les hommes que pour les femmes. Y aurait-il donc de la discrimination sexiste dans le secteur des jeux vidéo ? Du machisme ?
Si les jeux vidéo constituent le loisir favori de nombreux Français depuis maintenant plus de 20 ans, force est de constater que les tendances sociétales ont évolué ces dernières années.
Salaires des meilleurs joueurs de jeux vidéo
Et oui, le e-sport, autrement dit le sport électronique pour ceux qui n’aiment pas utiliser de termes anglophones, a connu un fabuleux développement lors des trois dernières années et aujourd’hui les meilleurs joueurs de la planète sont professionnels.
Cela pourra en surprendre certains, mais les meilleurs joueurs de jeux vidéo touchent un salaire qui peut aller de 2000 à 10000 € par mois, un salaire qui ne tient pas compte des diverses primes que peuvent remporter les joueurs en gagnant des tournois et compétitions ainsi que les primes qui peuvent être très importantes puisque certaines atteignent le million de dollars.
Il faut dire que l’e-sport cartonne désormais surtout que si les joueurs sont nombreux, les téléspectateurs le sont tout autant, la dernière finale du championnat League of Legends ayant par exemple drainé 32 millions de téléspectateurs.
Mais les femmes sont moins payées que les hommes…
Toutefois, dans cet univers où tout semble au beau fixe, il y a bien un élément qui choque : la différence de traitement entre les hommes et les femmes.
En effet, si les joueuses professionnelles de jeux vidéo sont moins nombreuses que leurs homologues masculins, elles sont surtout beaucoup moins payées.
Pire même, les teams qui les emploient préfèrent les utiliser dans le cadre de leur communication plutôt que pour leurs talents manettes en main.
Triste… et la discrimination entre hommes et femmes ne s’arrête plus là dans le petit monde du jeu vidéo…
La prochaine Coupe du Monde d’e-sport, organisée cet automne en Azerbaïdjan
La programmation de la prochaine Coupe du Monde d’e-sport, organisée cet automne en Azerbaïdjan, a créé une nouvelle polémique.
Celle-ci tient au fait que durant l’évènement, 6 compétitions seront organisées : une sera réservée aux femmes, une sera mixte alors que quatre seront réservées aux hommes.
Or, les joueuses ont dû mal à comprendre pourquoi certains jeux ne peuvent pas être joués en compétition par la gent féminine.
Selon diverses sources, l’explication à cette séparation entre hommes et femmes pour les compétitions de jeux vidéo pourrait tenir au fait que la Fédération Internationale d’e-sports souhaite faire reconnaître l’e-sport comme un sport à part entière.
Partant de ce constat, la Fédération aurait sciemment fait le choix de séparer les compétitions féminines et masculines tout en conservant une compétition mixte.
Mais cette décision, que la Fédération espérait voir faire l’unanimité, a été profondément décriée que ce soit par les joueurs ou par les joueuses.
Il faut dire que, vu de l’extérieur, il est étonnant de séparer hommes et femmes pour les jeux vidéo puisque les différences physiologiques entre les personnes des deux sexes n’influencent en rien la performance puisque ce sont les réflexes, le sens stratégique ou encore la rapidité et la vivacité qui peuvent faire la différence.
De ce fait, pourquoi donc créer des compétitions par sexe d’autant que les compétitions masculines disposent de dotations bien plus importantes que les compétitions féminines ?
Face au tollé qu’elle a suscité, la Fédération Internationale d’e-sports a décidé de réagir très rapidement en ouvrant aux femmes la quasi-intégralité des compétitions initialement réservées aux hommes.
Les accusations de sexisme ont donc permis à la Fédération de « comprendre » que la pratique du jeu vidéo était populaire et assexuée. Et avouons-le, c’est tout de même très agréable de voir les compétitions de jeux vidéo « ouvertes à tous »…