Le PMU plonge en chiffre d’affaires
A l’heure où les paris sportifs ont connu un succès historique en 2014, porté par la tenue de la Coupe du Monde au Brésil, les paris hippiques pour le PMU ont été en 2014 dans le creux de la vague, comme en 2013.
A noter qu’en 2013, son concurrent principal dans le hippisme en ligne, le site ZeTurf, était quant à lui en hausse de chiffre d’affaires.
Entre le recul du nombre de parieurs sur les courses et la baisse de la mise moyenne, le PMU fait face à une situation dont il peine à se sortir.
Ceci est d’autant plus vrai que la modernisation entreprise ces derniers mois pour séduire une clientèle plus jeune peine à porter ses fruits…
En 2015, le PMU reste le leader incontournable dans le secteur des paris hippiques, seulement ce marché s’est effondré et met en danger le PMU.
Il suffit effectivement de regarder quelques chiffres pour comprendre que l’opérateur historique des paris hippiques en France est en difficulté.
Dans son rapport annuel, l’ARJEL montre clairement ce recul : le nombre de Comptes Joueurs Actifs a baissé de 2% au cours de l’année 2014 et le montant des mises a diminué de 7%. Cela signifie donc qu’il y a moins de joueurs mais également, ce qui est plus inquiétant, que la mise moyenne des parieurs diminue.
Le PMU met tout en œuvre pour rajeunir son image, mais au final, rien n’y fait
Face à ce constat, le PMU avait tenté de réagir en offrant à son tour des paris sportifs mais aussi du poker en ligne. Toutefois, ces nouvelles activités n’ont permis que de limiter partiellement la casse et le PMU doit aujourd’hui absolument relancer son activité « paris hippiques » pour voir enfin le bout du tunnel et le chemin de la croissance.
Pourtant, ce n’est pas faute d’avoir essayé de s’en sortir. En effet, le PMU, bien conscient de l’image vieillissante des paris hippiques, a tenté de moderniser les paris hippiques et d’amener vers lui une clientèle beaucoup plus jeune.
Pour ce faire, le PMU a mis en place des tablettes tactiles dans la majorité de ses points de vente afin que les plus jeunes puissent jouer à travers un dispositif qui les attire davantage mais également, qu’ils maîtrisent parfaitement.
L’opérateur historique a aussi cherché à capter une nouvelle clientèle qui se sentait jusque-là exclue en raison des connaissances techniques indispensables pour pouvoir parier sur le bon cheval.
Pour atteindre cet objectif, le PMU a développé son offre de paris en y ajoutant des « jeux » pour lesquels le hasard a aussi une part prépondérante dans le résultat.
Ainsi, les joueurs novices, comme pour un jeu de grattage, ont autant de chances de gagner de l’argent que des fins connaisseurs de courses hippiques.
Ces différentes stratégies de développement ont été accompagnées naturellement d’une communication adaptée pour toucher ces nouvelles cibles.
Ainsi, les chevaux, jusque-là indispensables pour communiquer, ont laissé leur place à des scénettes cocasses et drôles comme dans le spot publicitaire ci-dessous où l’on observe des jockeys effectuer un haka déjanté, un bel hommage aux All-Blacks.
A ce jour, cette modernisation et cette quête d’un nouveau public ont néanmoins des résultats assez mitigés et le PMU va devoir absolument aller plus loin pour essayer de mettre un terme à la plongée de son chiffre d’affaires.
L’opérateur teste ainsi actuellement le tracking system, une technologie permettant de glaner des données sur les chevaux et les courses. A l’aide de ces dernières, le PMU espère imiter ses équivalents européens qui ont su booster leur CA.
En Angleterre, le recueil de ces données a permis de créer des courses totalement virtuelles comme c’était déjà le cas en matière de courses automobiles.
Si cet aspect laissera très certainement dubitatif les turfistes, ils peuvent tout de même se rassurer en se disant que ces courses virtuelles ne déferleront pas demain sur le marché français pour la simple et bonne raison qu’elles sont pour l’instant interdites puisqu’elles s’apparenteraient à des loteries illégales.
Devant aujourd’hui se positionner clairement entre la tradition des courses de chevaux et la modernisation indispensable pour renouveler sa clientèle, le PMU devra probablement ménager la chèvre et le chou car, si l’opérateur historique a besoin de conquérir les plus jeunes, il se doit aussi de ne pas perdre sa clientèle historique.
C’est en trouvant le bon équilibre que le PMU devrait pouvoir s’offrir encore de belles années d’existence. Du moins nous l’espérons pour le bonheur des turfistes !