Le PMU en quête de nouveaux parieurs hippiques
Orphelin de son PDG, Philippe Germond, qui a rejoint il y a peu Europcar, le PMU a vécu son meilleur week-end de l’année avec la tenue du Grand Prix de l’Arc de Triomphe la semaine passée.
Néanmoins, cette course mythique ne doit pas cacher la triste réalité des paris hippiques en France qui ne cessent de voir leur chiffre d’affaires baisser.
Le PMU a toutefois décidé de tenter de rebooster cette activité une nouvelle fois en espérant qu’un retournement de tendance soit observé dès 2015.
Pour le Pari Mutuel Urbain, le week-end du 5 Octobre 2014 a tenu toutes ses promesses puisque, comme chaque année, le Grand Prix de l’Arc de Triomphe a vu les parieurs miser près de 30 millions d’euros sur le nom de son vainqueur.
Il faut dire que cette course mythique a toujours attiré les parieurs mais penser que les paris hippiques sont toujours aussi importants que par le passé n’est pas la réalité…
En effet, si le Grand Prix de l’Arc de Triomphe draine trois fois plus d’argent en terme de mises qu’un quart de finale de la Coupe du Monde du football, c’est bien là une exception car si les paris sportifs ne connaissent pas la crise, les paris hippiques sont en grande difficulté et ce, depuis maintenant plus de deux ans.
Rebooster les paris hippiques va d’ailleurs être la difficile mission de Xavier Hürstel nommé PDG du PMU pas plus tard que lundi.
Succédant à Philippe Germond qui a réussi à diversifier les activités du PMU vers le poker en ligne et les paris sportifs en ligne, Xavier Hürstel n’aura pas une tâche aisée.
En recul très net, l’activité paris hippiques du PMU ne semble d’ailleurs pas prête de reprendre du poil de la bête comme le prouve le chiffre du premier semestre 2014 (-7,8%).
Et la crise économique qui touche la France et l’Europe ne semble plus être une excuse valable à l’heure où les paris sportifs connaissent eux un véritable engouement.
Les paris hippiques, une image vieillotte…
Aussi, la raison des difficultés connues par les paris hippiques semble ailleurs. L’image quelque peu vieillotte des paris hippiques est malheureusement peut-être cette raison.
Si tel est le cas, le PMU se doit de réagir vite car, avec 80% de son chiffre d’affaires tiré des paris hippiques, le déclin de l’activité pourrait finir par être fatal.
Pour contrecarrer cette spirale négative, les organisateurs des courses hippiques dans l’Hexagone, France Galop et Le Trot, qui rappelons-le sont actionnaires du PMU, ont donc enfin décidé de mettre en place le système de tracking proposé depuis plusieurs années par l’opérateur de paris.
Ce système qui donne la possibilité aux spectateurs de suivre leur favori sur écran géant pourrait ainsi contribuer à moderniser les paris hippiques.
Actuellement en test, ce système apparait plus comme un gadget que comme un outil de modernisation mais bon… qui ne tente rien n’a rien.
Le PMU a également d’autres idées pour moderniser les paris hippiques comme donner une nouvelle dynamique à ses points de vente.
D’ailleurs, en 2014, 300 points de vente supplémentaires ont été crées principalement dans des stations-service. Reste à convaincre que cette implantation est judicieuse…
Quant à la dynamisation des points de vente, le PMU a fait le pari d’équiper certains buralistes de tablettes permettant aux parieurs de prendre leurs paris sur un terminal mobile du 21ème siècle.
Pour Pascal Montredon, Président de la Confédération des Buralistes, équiper les points de vente en tablette est une stratégie qui pourrait s’avérer payante mais qui nécessitera du temps, beaucoup de temps, puisque les buralistes ne sont équipés qu’au compte-gouttes.
Or, pas sûr que le PMU est aujourd’hui du temps à perdre pour retrouver le chemin de la croissance…
Aussi, face aux difficultés que devrait rencontrer le PMU pour moderniser les paris hippiques, et ce pour la simple et bonne raison que le pari hippique est aujourd’hui devenu « ringard » et peu attractif chez les jeunes qui préfèrent parier sur le résultat d’une rencontre sportive, l’opérateur de paris pourrait miser sur une internationalisation de son activité pour relancer son activité.
Et oui, en nouant des partenariats avec des opérateurs exerçant sur des marchés étrangers, le PMU pourrait donner la possibilité à des parieurs étrangers de pronostiquer le cheval vainqueur d’une course française.
Par cette internationalisation en cours, le PMU aspire à accroître de 8 points sa marge nette d’ici 5 ans sur ce segment.
Une chose est certaine, si personne ne peut prédire les résultats de la stratégie initiée par le PMU, il faut admettre que l’opérateur de paris hippiques tente des stratégies pour sortir de la situation complexe dans laquelle est engluée son activité paris hippiques depuis 2 ans… et la baisse n’est pas encore endiguée.