Jeux d’argent en France, baisse des dépenses
Qui dit début de l’année 2014 dit forcément bilan de l’année 2013. Et pour les jeux d’argent, 2013 n’aura pas été un bon cru puisqu’une baisse de la dépense des Français dans les jeux d’argent et de hasard de l’ordre de 2,5% a pu être constatée.
Voyons donc quels opérateurs de jeux ont été les plus touchés mais aussi, s’il existe des raisons qui peuvent expliquer pourquoi les dépenses relatives aux jeux d’argent diminuent pour la toute première fois…
Alors que tous les opérateurs de jeux d’argent et de hasard ont déjà les yeux rivés vers l’avenir, force est de constater que 2013 ne restera pas dans les mémoires.
En effet, si les dépenses des jeux d’argent en ligne des Français avaient connu un véritable boom en 2010 avec l’ouverture des paris hippiques, des paris sportifs mais aussi du poker en ligne, et avaient ainsi été multipliées par 2 entre 2002 et 2012 (47 millions d’euro à près de 90 millions d’euro), il est à noter que 2013 a vu pour la première fois, ces dépenses diminuer…
Et oui, alors que le secteur était en pleine croissance, c’est une baisse de 2,5% des dépenses des joueurs français qui marque un vrai coup d’arrêt pour les opérateurs ou du moins, pour une très large majorité d’entre eux.
En revanche, contre toute attente, la Française des Jeux a effectivement maintenu le cap dans ce contexte difficile, en enregistrant une hausse de son chiffre d’affaires de 1,8%.
Mais la FDJ est l’exception pour 2013 car les autres opérateurs n’ont pas affiché une aussi bonne santé. Son monopole sur les loteries et les jeux de grattage sont sans aucun doute les rudiments de sa réussite.
Le spécialiste des paris hippiques, à savoir le PMU, a quant à lui, vu ses mises baisser de 0,9%. De même, les casinos en dur de France, donc physiques, habitués aux bons résultats financiers jusqu’à 2007-2008, ont enregistré un recul de leur chiffre d’affaires de 4,25%.
Et si à ce sujet, l’établissement « baromètre de référence » est le Casino d’Enghien-les-Bains, sa baisse de fréquentation de joueurs est effectivement avérée en 2013 pour la première fois depuis son ouverture. La plupart des autres casinos de France avaient déjà enregistré une baisse de chiffre d’affaires depuis 2009.
Les opérateurs de jeux d’argent en déclin
Néanmoins, ces mauvais résultats ne sont rien à côté des difficultés affichées par les opérateurs de jeux en ligne (poker ou paris), puisque ces derniers ont vu les mises diminuer de 10%, une baisse qui va probablement remettre en cause la survie de certains opérateurs sur ce marché qui ne cesse de se concentrer suite à une fiscalité beaucoup trop élevée, qui arrange d’ailleurs la FDJ, donc l’Etat.
Bien entendu, si les résultats sont ce qu’ils sont, les opérateurs de jeux savent qu’ils doivent remettre en cause leur politique et leurs différentes stratégies et connaître les raisons qui sont à l’origine des difficultés du secteur.
Il y a bien sûr des causes communes à la baisse des dépenses des joueurs que sont la crise économique qui touche les Français, l’augmentation du nombre de chômeurs par ricochet mais aussi… la perte de l’optimisme, de confiance en l’avenir.
En effet, jusqu’à présent, les Français croyaient en des jours meilleurs et en 2012, malgré une crise déjà bien installée, les joueurs avaient continué leurs habitudes de consommation de jeux d’argent et de hasard, une méthode comme une autre pour tenter d’entretenir l’espoir…
Pour autant, si la crise justifie en partie le fait que les Français ont moins dépensé en jeux d’argent en 2013, d’autres raisons propres à chaque opérateur existent également.
Par exemple, les résultats du PMU en 2013 ont été impactés d’une part par l’annulation de certaines courses mais aussi, d’autre part, par un moindre intérêt pour certains types de paris hippiques nécessitant, selon certains joueurs, trop de connaissances sur les chevaux en course.
Cela explique d’ailleurs certaines stratégies publicitaires du PMU axées uniquement vers les femmes grâce au « Pari Spot ».
Les casinos terrestres ont souffert, quant à eux, de la concurrence des jeux en ligne, mais aussi de quelques modifications règlementaires qui n’ont pas incité les joueurs à se rendre dans les établissements de jeux : interdiction de fumer et obligation de présenter une pièce d’identité ont suffit pour freiner les joueurs français.
Mais si les opérateurs de jeux en ligne « perturbent » un peu les casinos terrestres, leur offre faiblarde (par rapport aux concurrents en ligne étrangers) et le manque de joueurs dans certaines salles de poker ont rendu compliquée leur année 2013.
Fermeture de Partouche Poker et d’autres opérateurs « leaders » dans le jeu se révèlent comme un signe évident d’un trop plein fiscal.
Et la FDJ, pourtant bénéficiaire en 2013, estime qu’elle aurait pu faire mieux si les cagnottes de l’Euro Millions avait atteint des montants plus élevés pour attirer davantage de joueurs.
Mais la régularité des gagnants à Euro Millions ne se prévoit pas… et la FDJ doit donc se contenter d’être elle-même dépendante de la chance des joueurs.
Aussi, alors que l’année 2014 ne devrait pas encore être celle de la sortie de crise pour la France, et qu’il n’est pas certain qu’un vrai optimisme soit de retour durant cette même année, les opérateurs de jeux vont devoir rivaliser d’audace et d’ingéniosité pour attirer les joueurs et les convaincre de relancer leurs dépenses en jeux d’argent et de hasard.
Un challenge qui s’annonce très difficile pour les opérateurs de jeux, et soyons directs, il suffit de constater que dans tous les secteurs en France, rien ne va plus…