La Française des Jeux (FDJ), hausse de son chiffre d’affaires en 2013
Alors que la crise économique a durement touché les acteurs du secteur des jeux d’argent en 2013 (les casinos physiques en France et le poker en ligne), étant donné que la quasi-totalité de ces acteurs ont vu leur chiffre d’affaires chuter, voilà que la Française des Jeux (FDJ) vient, pour sa part, d’annoncer une progression de son chiffre d’affaires de 1,8% par rapport à 2012 !
Nous avons cherché quelques explications de la réussite de la FDJ, même par ces temps de crise…
Après une année 2012 exceptionnelle qui avait vu le chiffre d’affaires de la Française des Jeux s’envoler de 6,1%, tout le monde s’attendait à ce que l’opérateur national connaisse quelques difficultés lors d’une année 2013, qui a vu les Français lourdement affectés par la crise économique et des hausses d’impôts en tous genres.
Pour autant, la FDJ risque bien d’avoir rendu jaloux tous ses concurrents en annonçant une croissance, en 2013, de son chiffre d’affaires de 1,8%.
On est certes loin de la croissance de l’année passée (2012), mais la FDJ a le grand mérite de poursuivre là son développement pendant que la majorité des autres acteurs du secteur ont souffert.
Les casinos terrestres, par exemple, ont subi un net recul en enregistrant une baisse de chiffre d’affaires de plus de 4%. Les opérateurs de jeux en ligne ont quant à eux, moins perdu mais devraient néanmoins voir leur CA s’effriter de 1% environ.
Quelles sont les raisons de la hausse du chiffre d’affaires de la FDJ ?
En effet, une question se pose : quelles sont les raisons qui expliquent que la FDJ puisse faire exception en voyant son CA augmenter ? Bien entendu, si la diversification des activités et des jeux aura été la clé de la réussite, le succès de certains jeux contrebalançant les difficultés connues par d’autres opérateurs de jeux, la politique globale de la FDJ est à saluer.
La première grande satisfaction de la FDJ réside dans les excellentes performances de son réseau physique (les buralistes), qui continue de tenir largement la route face à Internet, preuve que les jeux de loteries de tout genres et de grattage ont encore de beaux jours devant eux. Remarquez, il faut souligner que son monopole sur ces jeux le justifie !
En 2013, le Loto a d’ailleurs bien tenu le choc contrairement à ce que pensent ses détracteurs, qui le jugent comme un jeu ringard et dénué d’intérêt. Quoique, ils n’ont pas tort selon nous par rapport aux jeux de compétences que sont les paris sportifs, hippiques et le poker entre autres.
Mais c’est un fait, les jeux de loteries s’adressent plutôt à une clientèle plutôt « rêveuse » de jackpot mirobolant, donc par conséquent, de « changer de vie »… Si ces joueurs s’intéressaient plus aux probabilités de gagner le jackpot, ils seraient bien surpris de leur infime chance de gagner le pactole et comprendraient qu’au final, ils ne font qu’alimenter les caisses de l’Etat !
Bref, quoiqu’il en soit, L’Euro millions quant à lui, jugé plus moderne, a pour sa part pâti (-8%) de vainqueurs trop réguliers qui ont empêché la cagnotte à remporter de grimper. Or, les grosses cagnottes sont attractives et font souvent participer des joueurs plus occasionnels. En résumé, les joueurs de l’Euro Millions ont eu plus de chances en 2013 que les années précédentes.
Les jeux de grattage ont également été une franche réussite en 2013 puisque ces derniers connaissent une jolie progression de 3,3%. Après avoir constitué un tiers du chiffre d’affaires de la FDJ en 2012, le ticket à gratter Cash est toujours le préféré des joueurs français.
Il faut souligner que la FDJ lance un nouveau jeu de grattage pratiquement tous les 2 ou 3 mois. Cela justifie que ces « tickets magiques » aux faibles probabilités de gagner pourtant, continuent leur progression.
Si le réseau physique a tenu le choc en cette période de crise, cela n’a pas empêché la FDJ de poursuivre sa modernisation avec le développement de son site Internet. Et les joueurs ont répondu présents puisque la croissance des paris sportifs et des jeux de grattage en ligne est estimée à 5,5%.
Et pour conclure…
Au final, tout va donc pour le mieux pour la Française des Jeux, puisque l’opérateur d’Etat a su compenser la baisse de la mise moyenne des joueurs (de l’ordre de 10 centimes par joueur), par une augmentation du nombre des joueurs en séduisant 800 000 personnes supplémentaires qui ont au moins souhaité tenter leurs chances une fois au cours de l’année 2013.
De nouveaux jeux en 2014 auront d’ailleurs pour mission de continuer à faire croître le chiffre de joueurs, donc d’impôts indirects diront certains.
Et parce que ces chiffres peuvent laisser penser que la Française des Jeux est richissime, rappelons juste que l’opérateur a reversé 3 milliards d’euros en 2013 à l’Etat sous forme de taxes diverses et variées, argent qui ne fait sans doute pas de mal à l’heure où le gouvernement français prouve régulièrement le besoin de nouveaux deniers en agressant fiscalement les citoyens.
Comme disait le poète Juvénal sous l’Empire Romain, « du pain et des jeux ». Nous rajouterons à cette citation, « calment le peuple » !