Créer un jeu de société : quelles sont les erreurs à éviter ?
Depuis les débuts de l’humanité, l’homme a cœur de se divertir, de jouer, et d’inventer. Le jeu permet de sortir de son espace-temps personnel et de se livrer avec joie à la légèreté d’un autre monde.
L’univers du jeu, autant que pour les films, rend possible l’expérience de choses qu’on ne pourrait vivre en réalité, ou permet de développer des réflexions uniques et ludiques.
La charge est donc lourde pour ceux qui se lancent aujourd’hui dans la création de jeux de sociétés, où la concurrence semble présentement au beau fixe.
Quel éditeur ? Quel format pour un jeu de société ? Comment le protéger ?
Tout d’abord, posons-nous une bonne question : quel jeu de société réaliser ? Car si la notion semble claire lorsqu’on imagine un groupe d’amis autour d’un plateau, tous les jeux de sociétés ne sont pas que des jeux… de plateau.
A chaque jeu, son format. Définir son type est donc primordial, à choisir entre les jeux de cartes, de stratégies, de combinatoires abstraits, de lettres, de hasard, d’adresse, d’assemblée, de coopération ou enfin, de plateau. D’ignorer la nature du jeu qu’on cherche à développer serait une erreur fâcheuse.
Néanmoins, pour chacun des jeux, il y a des erreurs communes à éviter. Loin de nécessiter un grand investissement d’ordre intime, le jeu de société quel qu’il soit, ne peut être le reflet des préférences et des goûts de son auteur.
Il est essentiel de ne pas se livrer à une création qui risquerait de devenir incompréhensible par le joueur ordinaire. La clarté, alliée à l’originalité doivent être les deux principes jumelés qui guideront l’élaboration du jeu.
Par ailleurs, pour éviter un pareil écueil, il est fortement conseillé de ne pas travailler seul à un tel édifice. Mettre un effort commun à créer un jeu de société peut être la meilleure initiative à prendre puisque, cela fournit au jeu un premier test dans la confrontation des avis.
Plus tard nous ajouterons les testeurs, éléments centraux sinon cruciaux, à la réalisation du jeu.
Dans la conception du jeu en lui même, à présent, et faisant écho à la première consigne, il est déconseillé de se laisser emporter par ses envies qui rendraient la production matérielle du jeu trop onéreuse ou fort peu adaptée à un packaging standard.
Évitons par conséquent toute référence à Perceval de Kaamelott et restons, si possible, dans une création physique envisageable. Le coût de fabrication est une préoccupation, certes peu agréable mais inévitable, à garder en tête.
A cela s’ajoute évidemment la thématique qui sera en premier plan sur la boite, et qui assurera aussi le succès du jeu. Partez donc avec une thématique précise et gardez vous de la supprimer.
Immanquablement il faudra la remanier, mais il est nécessaire de préserver le jeu en le gardant d’être affublé d’un thème artificiel et incohérent. La réussite d’un jeu de société tient avant tout à sa cohérence dans le divertissement !
Le nombre de personnes autour de la table, appartenant aussi de façon dépendante au thème exprimé dans le travail, ainsi que la durée de jeu, sont à prévoir et à éprouver lors des tests obligatoires.
Car la seconde étape la plus importante lors du processus de création d’un tel jeu, réside bien dans les nombreux tests qui succéderont à l’élaboration du prototype.
Après l’approbation des essais réalisés en privé ou au cours de festivals, vient l’épreuve de l’édition. Et là encore, il faut faire preuve de discernement et ne pas s’épuiser en envois de masse à des enseignes dont la ligne éditoriale n’a aucun rapport avec le livre de règles que vous lui proposerez.
Pensez aussi à protéger la création de votre jeu de société en déposant ses règles dans une enveloppe Soleau qui s’achète à l’INPI, voire même en ligne. Ce dépôt est peu cher (quelques dizaines d’euro) et vous permettra d’envoyer votre création aux éditeurs en toute tranquillité.
N’hésitez pas aussi à déposer plusieurs projets Soleau afin de parer le plagiat de certains petits malins ! Ce paramètre est crucial. Imaginez-vous pour le jeu du Scrabble si l’inventeur avait déposé toutes les règles, mais en oubliant de décliner d’autres règles possibles, notamment les cases « double et triple » ? Catastrophe…
L’erreur dans la création d’un jeu de société est aisée, chacun est tenté d’aller chercher le maximum d’opportunités quand quelques unes bien ciblées sont plus efficaces.
Nous l’aurons compris, la création de jeux de sociétés engendre bien des précautions. Lancez vous à présent, maintenant que vous savez où vous mettez les pieds… mais c’est pas gagné car après, il faut trouver les finances !