Comment financer un jeu de société ?
Aujourd’hui, les alternatives sont nombreuses et chacun peut trouver facilement en googlant quelques minutes sans se ruer sur le premier forum venu (bien mauvaise habitude, heureusement fort peu courante sur la toile… hum), ce qui pourrait l’aider à réaliser son rêve.
Petits éditeurs, sites de libre accès en free-distribution, ou encore, le très populaire crowdfunding (ou financement participatif), sont autant de moyens pour une personne bien armée, de pouvoir se faire financer ou pour simplement distribuer son jeu librement.
Mais qu’en est-il pour le financement des jeux de sociétés ?
Sans cesse relancés dans les chaumières, le jeu de société n’a pas autant perdu de sa superbe qu’on aurait pensé, puisqu’il est possible pour lui aussi, de se faire financer par des moyens moins traditionnels qu’on supputerait ! Alors, comment financer un jeu de société en 2014 ?
Le principe est identique à celui de My Major Company (site de premier plan dans le crowdfunding en tous genres), et se retrouve en particulier sur My Witty Games (littéralement : mes jeux pleins d’esprit), sauf que l’internaute qui aide au financement reçoit en contrepartie, si la création est produite, un exemplaire du jeu.
La différence majeure et l’inconvénient le plus important à prendre en compte dans le crowdfunding des jeux de société, se situe dans la réalisation matérielle du support, à mettre en lien avec sa rentabilité.
Comment rendre rentable un jeu qui s’appuierait sur un interminable plateau, ou qui se composant de 150 morceaux de bois accompagné du même nombre de poutres ?
Yannick Robert dit d’ailleurs à ce sujet que « Pour Witty Chronos, un jeu fondé sur l’utilisation des sabliers, il nous a fallu trouver comment faire fabriquer les douze sabliers nécessaires à un prix raisonnable », ce qui n’est absolument pas aisé. Cependant le jeu est désormais vendu à 33 euros, prix normal pour le format.
Ainsi, comme pour le financement participatif traditionnel, les internautes qui donnent une somme pour un projet qui n’aboutit finalement pas sont remboursés.
A l’inverse, si le jeu fonctionne bien et si les ventes sont porteuses de fruits inattendus, les « investisseurs » reçoivent une somme correspondant au succès du jeu et dépendante du montant des dons.
Du côté de MyWittyGames, le site prend sa part sur la vente elle-même. Grâce à ce système ingénieux, ce sont des nombreux jeux de société qui sont en passe d’être produits, et surtout grâce à la communauté des « crowdfunders » qui se montre particulièrement active dans le domaine.
En effet, pour Witty Chronos, les fonds s’élevant alors à 32.000 euros ont été rassemblés en à peine deux semaines, comme le précise Yannick Robert.
La passion pour ces types de jeux poussent bien souvent à des dons significatifs, au cœur d’un groupe d’individus qui toujours montrent leur amour pour ces jeux de plateaux indémodables.
Toute cette épopée a débuté avec Witty Pong, le premier jeu produit et entièrement financé par les internautes.
Alors en vente à la somme modique de 15 euros, il fut présenté au Festival International des Jeux de Cannes le 25 février dernier et remporta un vif succès. Le ping-pong verbal revient au devant de la scène, faisant vibrer d’éloquence les salons de chacun.
Voyons donc en dehors des grands éditeurs de jeux de sociétés, portons notre regard au delà du perpétuel Monopoly revisité d’une année sur l’autre par Hasbro, au delà de l’éternel 1000 bornes de Dujardin et faites financer votre propre jeu de société grâce à ces nouvelles opportunités.