Clash of Clans rapporte 845 millions € à son créateur
Au cours des dernières années, le secteur du jeu vidéo a perdu l’un de ses éditeurs majeurs, THQ, mais a également vu plein de petits nouveaux arriver.
Si beaucoup ont peiné à se faire une place sur ce marché très concurrentiel, d’autres comme Supercell ont rapidement gagné leurs galons.
En effet, l’éditeur finlandais à l’origine du hit Clash of Clans peut aujourd’hui se vanter de compter parmi les plus grands éditeurs de jeux de la planète.
Et il semblerait bien qu’il dispose de la recette pour durer, ce qui n’est pas simple dans un secteur où un mauvais investissement peut se payer cash.
Clash of Clans, le jeu qui vaut de l’or
C’est après avoir fait ses armes dans l’univers de la finance que Mr. Ilkka Paananen, Finlandais de 38 ans, fonde en 2010 l’éditeur de jeux Supercell. Toutefois, à cette époque, rien ne laisse présager la success-story qui va suivre quelques années plus tard…
Basée à Helsinki, la start-up finlandaise lance d’abord Gunshine puis Pets VS Orcs, mais ces deux titres connaîtront des succès mitigés. En 2012, la sortie de Clash of Clans va en revanche faire connaître Supercell dans le monde entier.
Jeu de stratégie en temps réel, Clash of Clans invite ainsi les joueurs à construire et développer leur village, à le protéger mais aussi, à attaquer les villages voisins appartenant à d’autres joueurs.
Le concept séduit et Clash of Clans devient vite un hit sur terminaux iOS puis sur terminaux Android.
En 6 ans, Supercell parvient à s’imposer comme l’un des plus importants éditeurs de jeux vidéo du monde.
Preuve de cette montée en puissance, le chiffre d’affaires de la start-up finlandaise passe de 672 millions d’euros en 2013 à plus de 2 milliards d’euros en 2015.
Et que dire du bénéfice opérationnel dont le montant s’élève à 845 millions d’euros en 2015, Clash of Clans étant pour beaucoup dans cette réussite financière.
Cette dernière est d’autant plus incroyable que Supercell ne compte que 180 salariés sur la planète repartis entre ses bureaux implantés à Helsinki, San Francisco, Séoul et Tokyo.
Le freemium, une stratégie commerciale payante
Alors que les bénéfices réalisés par l’éditeur de Clash of Clans sont colossaux, vous serez sans doute surpris d’apprendre que l’ensemble des jeux qu’il développe est proposé gratuitement et le plus souvent, sans annonces publicitaires à foison.
En réalité, Supercell doit son succès au modèle du freemium, une stratégie commerciale qui associe une offre gratuite en libre accès pour tous les joueurs et une offre dite « Premium » qui, elle, est payante. Un tendance d’ailleurs qui fait de l’ombre aux jeux sur consoles.
Ce modèle d’ailleurs, adopté aussi par l’excellent jeu World of Tanks entre autres, intéresse tout particulièrement la Commission Européenne qui compte bien légiférer en la matière.
Bref, il est tout à fait possible de jouer gratuitement mais il est également possible de consacrer un petit budget pour acheter des objets ou bien pour améliorer l’expérience de jeu.
Par exemple, dans Clash of Clans, le joueur peut, moyennant un achat de gemmes à quelques euros, accélérer la construction de son village ou bien obtenir de l’or ou des élixirs.
Quotidiennement, ce sont ainsi l’équivalent de 1,4 millions d’euros d’achats qui sont réalisés par les joueurs sur Clash of Clans, soit près du double des achats effectués sur le célèbre Candy Crush.
Supercell encore plus fort que King ?
Justement, ces derniers mois, beaucoup se mettent à comparer King, l’éditeur de Candy Crush Saga, et Supercell tant ces éditeurs ont rencontré un succès aussi rapide qu’inattendu.
Toutefois, une différence majeure semble exister entre King et la start-up finlandaise à l’origine du jeu Clash of Clans : la capacité à multiplier les succès. En effet, sans faire injure à celui qui vogue désormais sous le pavillon d’Activision, l’après Candy Crush peine à se dessiner.
Dans le même temps, Supercell collectionne les succès puisque si Clash of Clans est toujours, 4 ans après son lancement, dans le classement des applications les plus téléchargées sur la planète, le jeu Boom Beach a également été très bien accueilli et a su fédérer une véritable communauté de joueurs.
Clash Royale, dernier bijou conçu par l’éditeur, a également tout du hit et son lancement le confirme.
Vidéo en français : quelques astuces pour jouer à Boom Beach, le jeu de Supercell
Concernant Clash Royale, sans opération de communication particulière, ce jeu pourrait bien atteindre le milliard de dollars de revenus dès sa première année d’exploitation et ainsi, faire plus fort encore que Clash of Clans quatre ans plus tôt.
Si Mr. Illka Paananen a donc réussi à ce que Supercell se fasse un nom dans le cercle très fermé des grands éditeurs de jeux vidéo, il n’est pas le seul à être ravi de ce succès puisque la société japonaise Softbank doit se dire qu’elle a eu le nez creux en acquérant 51% de l’éditeur dès 2013.
La Finlande a en tout cas trouvé un digne héritier à Rovio, studio à l’origine des très célèbres Angry Birds, et gageons que l’éditeur de Clash of Clans ne fera pas l’erreur de la plupart de ses concurrents qui se sont retrouvés prisonniers de leurs propres marques.