Cepheus, le robot de poker invincible
Depuis quelques jours maintenant, la variante de poker baptisée « heads-up limit hold’em Poker » fait partie des jeux résolus au même titre que les dames ou bien le jeu de puissance 4.
En effet, des chercheurs appartenant à l’Université de l’Alberta, au Canada, ont créé un robot de poker qui est capable de remporter toutes les parties de ce jeu.
Nommé Cepheus, celui-ci a appris à jouer au poker seul et c’est en accumulant des milliards de parties qu’il est devenu invincible. Présentation…
Quel joueur de poker n’a pas déjà rêvé de maîtriser toutes les combinaisons existantes pour être sûr de l’emporter ? Et bien, depuis quelques jours maintenant, un robot est en mesure de réaliser ce prodige pour la variante de poker nommée « heads-up limit hold’em Poker » qui se joue à deux avec des mises prédéfinies.
En effet, dans le magazine scientifique « Science » du 9 Janvier 2015, un article intitulé « Heads-up limit hold’em poker is solved » nous informe que la variante de poker précédemment évoquée a été résolue, ce qui signifie que la machine ou plutôt un robot est désormais invincible.
Ce robot, c’est Cepheus, la création d’un groupe de chercheurs de l’Université de l’Alberta, au Canada.
Jusqu’à présent, peu de jeux avaient été résolus (dames, puissance 4) étant donné que même pour des jeux sans inconnu tels les échecs ou le go, aucun algorithme permettant de remporter la partie à tous les coups n’avait encore été trouvé.
C’est donc une réelle prouesse qu’a réalisée l’équipe de chercheurs canadiens en inventant un logiciel de poker capable de ne jamais perdre.
Mais quels sont donc les ingrédients qui font la recette du succès de Cepheus ?
A cette question, les scientifiques ont une réponse toute trouvée : de nombreuses heures d’entraînement et une véritable mémoire d’éléphant. Comment est-ce possible ?
En réalité, les créateurs de ce robot de poker lui ont appris les règles pour pouvoir jouer au « heads-up limit hold’em Poker » et l’ont ensuite fait jouer contre lui-même plusieurs centaines de milliards de parties.
A chaque main jouée, le robot de poker a accru son expérience du jeu et amélioré sa science du jeu. Il a aussi su analyser chaque partie, perdue ou gagnée, pour s’améliorer continuellement.
Tel un supercalculateur, il a multiplié les parties, les situations de jeux et les combinaisons de cartes en agrégeant toutes ses données.
Grâce à la puissance de pas moins de 4000 processeurs fonctionnant simultanément, Cepheus a été capable en deux mois de prendre part à un nombre incalculable de parties contre lui-même au point de connaître « quasiment » toutes les combinaisons de jeux possibles et imaginables.
Il faut dire que le logiciel de poker imaginé par les scientifiques de l’université canadienne est capable de jouer plus de 6 milliards de mains à la seconde autant dire bien plus en une seconde que n’en jouera tout joueur de poker professionnel durant toute sa carrière.
Une chose est certaine, le « heads-up limit hold’em poker » rejoint bien les dames et le puissance 4 au sein de la famille des jeux résolus.
Toutefois, la variante du poker présente une considérable différence avec les deux autres étant donné qu’elle est un jeu à information imparfaite dans le sens où les joueurs ne disposent pas de toutes les informations.
En effet, les cartes des adversaires sont, fort heureusement, inconnues des autres joueurs. La création d’un algorithme permettant de gagner à tous les coups malgré l’existence de données inconnues est ainsi une véritable prouesse qui vient repousser encore un peu plus les limites de l’intelligence artificielle.
Souhaitant prouver au plus grand nombre leurs trouvailles, les scientifiques de l’Université de l’Alberta offrent la possibilité aux passionnés de poker de tester leur logiciel.
Nul doute d’ailleurs que Cepheus fera quelque jaloux dans l’univers du poker…
D’ailleurs, que ceux qui pensent qu’aucun algorithme ne pourra exister pour gagner à tous les coups au Texas Hold’em le sachent, les chercheurs à l’origine de Cepheus sont persuadés que leur robot de poker pourrait, avec quelques modifications bien entendu, faire l’affaire.