Casinos Français : les raisons de la colère des salariés…
Depuis de longs mois maintenant, les casinos français traversent une période difficile économiquement parlant et les conséquences de cette crise sont nombreuses.
En particulier, elle a des répercussions directes sur les salariés des casinos qui ont vu leurs conditions se dégrader lentement mais sûrement.
Le week-end dernier, l’ensemble des salariés du casino de Saint Raphaël étaient ainsi en grève afin de faire connaître leur mécontentement.
Entre le gel des salaires, les licenciements de plus en plus fréquents, le besoin de polyvalence de plus en plus important et la pression des dirigeants, voici un petit florilège des raisons expliquant la colère des salariés.
Si le « rien ne va plus » est bien connu de tous ceux qui fréquentent les casinos, c’est aujourd’hui les salariés des casinos français qui tirent la sonnette d’alarme.
En effet, si la dégradation de la situation des salariés des casinos s’est dégradée aux quatre coins de l’Hexagone, c’est de Saint Raphaël que la grogne est partie puisque la semaine passée l’ensemble des salariés de ce casino du Var était en grève afin de dénoncer la précarité de leur situation.
Rejoints par le syndicat Force Ouvrière, ils ont effectivement de nombreuses raisons valables d’être en colère.
Bien entendu, les premières critiques quant à leur situation vont directement à leurs responsables puisqu’ils reprochent aujourd’hui aux casinotiers de gérer leurs affaires comme n’importe quelle autre entreprise, c’est-à-dire sans véritable condition humaine pour leurs salariés.
Et l’arrivée dans le capital des grands casinotiers de fonds d’investissement recherchant seulement les bénéfices et la rentabilité laissent craindre le pire.
A en croire certains salariés, les casinos seraient aujourd’hui de nouveaux outils de la finance mondialisée.
A partir de ce constat, on comprend donc mieux pourquoi les casinos cherchent aujourd’hui à économiser coute que coute de l’argent.
Et pour ce faire, ils rivalisent d’audace puisqu’ils n’hésitent plus à geler les salaires ou bien à limiter les embauches indispensables en demandant à des salariés en place d’occuper des postes qui ne sont pas les leurs.
Cette stratégie induit bien sûr des conflits sociaux qui viennent considérablement nuire à l’ambiance de travail au sein des casinos en France.
Selon les salariés des casinos français, leurs difficultés sont dues aussi à l’Etat
Toutefois, les casinotiers ne sont pas, selon les salariés des casinos, les seuls responsables de leur difficulté puisque l’Etat et le Ministère de l’Intérieur, tuteur des casinos français, contribuent pleinement à la dégradation du climat social des salariés par leurs décisions mais aussi, à rendre les jeux de casinos plus destructeurs vis-à-vis du grand public.
En réalité, trois principaux reproches sont à adresser à l’Etat. En premier lieu, le syndicat Force Ouvrière dénonce le fait que le Ministère de l’Intérieur ait autorisé les casinos à mettre en place des jeux électroniques puisque ces derniers sont destructeurs d’emplois, les besoins humains étant moindres que pour les jeux de casinos classiques.
En second lieu, les salariés de casino peinent à comprendre pourquoi le Ministère de l’Intérieur a autorisé la mise en place de jeux grand public, comme le loto bingo, dans les casinos.
Pour eux comme pour les syndicats, l’Etat va là à l’encontre de son rôle social de lutte contre l’addiction et favorise l’introduction dans les casinos d’éléments pouvant rendre la gestion moins transparente et donc favorise indirectement la logique économique et financière dans laquelle s’inscrivent la majorité des casinotiers.
Enfin, en troisième lieu, l’Etat est accusé d’avoir délivré un trop grand nombre d’autorisations pour l’établissement de casinos en France. (Voir notre article « trop de casinos dans le Var »).
Les salariés du casino de Saint Raphaël, en grève la semaine passée, sont bien placés pour le savoir puisque l’activité de leur établissement de jeux a chuté depuis que le casino de Fréjus, à une dizaine de kilomètres de là, a ouvert ses portes.
Or, face à une baisse d’activité, les casinotiers rejettent toujours la pression sur leurs salariés ce qui tend à dégrader les conditions de travail.
Aujourd’hui, selon les salariés de casino et les syndicats qui les représentent, il est indispensable que des mesures soient prises rapidement pour éviter que leurs conditions de travail ne continuent de se déplorer.
Entre autres, ils estiment qu’une revalorisation des salaires en adéquation avec le travail fourni mais aussi l’embauche de nouveaux personnels pour mettre fin à la demande de polyvalence accrue des salariés est devenue obligatoire.
Reste à savoir si les casinotiers opteront pour cette stratégie pour détendre le climat social ou non. A moins bien sûr que l’Etat ne vienne lui-même proposer des adaptations législatives en faveur de l’emploi et des conditions de travail… mais c’est loin d’être dans l’air du temps semble-t-il.