Casinos en ligne en France : la poule à 1 milliard d’euros pour l’État
Actuellement, nous assistons à une croissance exponentielle des jeux d’argent sur Internet, et c’est certainement pourquoi l’État Français envisage de légaliser les casinos en ligne en France.
Perçue comme la véritable poule à 1 milliard d’euros de taxes pour la France, cette mesure suscite pourtant des avis très mitigés…
Alors que les opérateurs de jeux de l’AFJEL (Unibet, Betclic etc.) saluent avec véhémence l’initiative, les maisons de jeux traditionnelles comme les casinos Barrière y voient en revanche une menace pour leur avenir.
Plongeons-nous donc dans les détails de cette éventuelle légalisation des casinos sur Internet pour mieux comprendre ses enjeux et ses conséquences potentielles.
Légalisation des casinos en ligne en France : l’amendement qui changerait tout !
Une révolution des jeux d’argent en ligne en France est enfin en marche ! Le samedi 19 octobre dernier, le gouvernement a déposé un amendement qui prévoit de légaliser les casinos en ligne en France.
Cette mesure fait partie du projet de budget 2025, dont l’examen a débuté le 21 octobre à l’Assemblée nationale ; mesure qui permettrait à l’État de réaliser 1 milliard d’euros de rentrées fiscales.
Mais au-delà de l’aspect financier, « Cette initiative vise aussi à aligner le cadre règlementaire des jeux d’argent en ligne en France avec celui des autres pays européens », comme l’indique le texte de l’amendement.
Il faut en effet souligner que la France et Chypre restent les seuls pays de l’Union européenne qui interdisent les casinos en ligne. Dans le cas de la France, c’est certainement pour protéger les 200 casinos physiques qui y sont implantés.
Pourtant, depuis 2010, cette interdiction n’a cependant pas freiné la croissance de l’offre illégale des machines à sous en ligne et autres jeux comme la roulette et le blackjack. Au contraire, cette interdiction qui dure depuis 14 ans a contribué à son essor malgré les efforts de l’ANJ pour bloquer les sites illégaux.
À la fin de l’année 2023, l’Autorité nationale des jeux (ANJ) a initié une étude portant sur le sujet et les résultats sont très révélateurs…
Le produit brut généré par ce secteur, jusqu’ici illégal, s’élèverait entre 748 millions et 1,5 milliard d’euros. En clair, cela représente environ 5 à 11 % du marché global des jeux d’argent en ligne en France.
En dépit de l’interdiction, le nombre de joueurs français qui se rendent sur les casinos en ligne illégaux a dépassé celui du marché régulé : 4 millions contre 3,6 millions joueurs pour les casinos physiques.
Légaliser les casinos en ligne en France serait donc une décision judicieuse pour l’État qui traine depuis des lustres une dette abyssale. 1 milliard d’euros de taxes grâce aux casinos en ligne sera donc le bienvenu pour en combler une infime partie.
Pourquoi faut-il légaliser les casinos en ligne en France ?
Actuellement, bon nombre de joueurs fréquentent ces plateformes de jeux d’argent malgré l’interdiction. Cette situation génère un double impact :
Pour l’État Français, cela représente un énorme « manque à gagner » en matière de taxes, mais pas seulement…
En effet, pour les joueurs de casino, l’absence de la protection procurée par l’ANJ les rend extrêmement vulnérables face à l’addiction aux jeux, aux gains rarement payés par les sites illégaux, aux vols de données bancaires, aux conditions abusives imposées aux joueurs et bien d’autres subterfuges.
Il est à noter que 90% des casinos en ligne qui ciblent la France actuellement sont purement des arnaques en tout genres. Seuls quelques sites qui se comptent sur les doigts d’une main, bien connus des joueurs avertis, font exception.
Où irait l’argent des taxes prélevées sur les casinos virtuels ?
En légalisant les casinos en ligne, l’État français espère récupérer 1 milliard d’euros de rentrées fiscales dont la moitié irait dans les caisses de la Sécurité sociale et l’autre moitié, dans ses caisses pour combler la dette qui s’élève à ce jour, pour rappel, à plus de 3200 milliards d’euros.
Le texte prévoit donc une taxation des casinos en ligne à hauteur de 55,6 % du produit brut des jeux, soit au même niveau que la catégorie des loteries en ligne de la FDJ.
Avec une telle imposition, pas si sûr que les opérateurs de jeux actuels se bousculent au portillon pour obtenir une licence de casino en ligne en France ! Pour info, l’Espagne par exemple impose les casinos virtuels entre 20 et 25%…
En fait, L’État Français persévère encore pour garder sa première place au monde en matière de fiscalité ! On a l’habitude hein…
La légalisation : une initiative menaçant les casinos physiques ?
Cette régularisation des casinos en ligne en France soulève vivement les inquiétudes des casinos physiques, ou terrestres si vous préférez.
En effet, Gregory Rabuel, président du syndicat des Casinos de France et directeur général du groupe Barrière, a alerté sur les « éventuelles conséquences pouvant être catastrophiques » pour le secteur.
Selon ses calculs, l’ouverture du marché des casinos en ligne en France entrainerait une baisse de 20 à 30 % du produit brut des casinos traditionnels ; une situation qui pourrait engendrer selon lui la fermeture de 30 % des établissements et la suppression de 15 000 emplois.
Or, s’il est normal que les casinotiers français défendent leurs intérêts, une légalisation des casinos en ligne n’est pas forcément une menace car l’offre illégale existe déjà ! Entre 3 et 4 millions de joueurs s’y adonnent tous les jours sans la moindre protection…
Une légalisation de ce secteur « gris » permettrait donc surtout une sécurisation du marché tout en générant des revenus significatifs pour les caisses de l’État. Comme le dit un partisan de l’autorisation : « Le marché est déjà en place ainsi, cette décision n’enlèverait pas grand-chose aux casinos ».
Au final, il s’agirait de trouver un équilibre entre le contrôle et la taxation des casinos en ligne afin de minimiser les impacts négatifs sur les établissements terrestres.
La question reste donc ouverte : jusqu’où pouvons-nous contrôler sans perdre le contrôle ? Les textes de l’amendement devraient être en mesure d’y répondre… ou non.
Les joueurs de casino en ligne plébiscitent cet amendement qu’ils attendent depuis 14 ans
Selon une enquête de l’institut CSA et de l’Association française des jeux en ligne (AFJEL), 70% des joueurs ne connaissent pas la loi de 2010 qui stipule l’interdiction de jouer sur des casinos en ligne.
On apprend également dans cette enquête que 62% des joueurs plébiscitent un encadrement des jeux de casino en ligne par la loi. Leurs raisons : stop aux arnaques, stop à l’addiction, stop au blanchiment et stop au marché « gris ».
Ne dit-on pas que le peuple a toujours raison ?
Témoignage d’un joueur qui joue sur un casino en ligne dans un autre pays européen qui a légalisé ces jeux
Selon un témoignage d’un joueur de casino glané sur le Web et basé dans un autre pays européen qui a légalisé les casinos en ligne, voici ce qu’il évoque :
« Avant, je n’étais pas tranquille, je ne pensais qu’à jouer aux machines à sous en ligne et j’ai dilapidé une petite fortune pendant 7 ans là dedans. Je n’ai jamais joué dans un vrai casino car j’habite beaucoup trop loin et de plus, je suis handicapé à cause d’un accident du travail. Faire 200 kms aller-retour rien que pour tenter ma chance n’est pas ma tasse de thé… C’est la raison pour laquelle j’ai commencé à jouer sur Internet… et j’y joue toujours mais maintenant, grâce à la loi, je maitrise mes dépenses dans le jeu, je ne suis plus dans la m…. »
« Grâce à la loi passée dans mon pays, je peux dans mon casino en ligne paramétrer mes limites de jeux dans les moindres détails et ça, c’est top ! Désormais, je ne mets plus mon salaire dans les jeux de casino. Je me suis imposé une limite de 120 euros par mois pour me faire plaisir. Avant la loi, je ne vous en parle même pas… J’avais demandé la fermeture de mon compte à plusieurs reprises mais le casino en ligne n’en tenait jamais compte…, ce sont des requins. Je ne me considère plus comme un addict au casino. Avant, oui… »
Alors, légalisation des casinos en ligne en France ou pas ? À la lecture de ce témoignage, pour nous, c’est un gros « oui » ferme et définitif ! Et de plus, la France a besoin de pépettes !