Antifa le jeu de société de cartes suscite une vive polémique !
La tempête médiatique n’a duré que 48 heures, mais ce fut suffisant pour mettre « Antifa le jeu » en lumière.
En effet, Antifa le jeu de société s’est retrouvé au cœur de toutes les discussions, car il suscite une vive polémique venue des réseaux sociaux, insufflée par des figures politiques de l’extrême droite, soutenues par un syndicat de police.
Devant cette déferlante, le dimanche 27 novembre, la Fnac a décidé de retirer « Antifa, le jeu » de ses rayons. Cette décision a alors entrainé une vague de soutien envers la maison d’édition de Montreuil, Libertalia.
Tout cela est-il finalement justifié ? Antifa le jeu de cartes est-il encore disponible à l’achat ? On vous explique tout dans cet article !
Antifa le jeu de cartes qui fait polémique…
Nous ne pensons pas qu’un jeu de société a autant fait parler de lui ces dernières décennies. Pourtant, depuis quelques jours, les médias n’ont de cesse de parler de « Antifa, le jeu ».
La polémique enfle même un peu plus tous les jours ! Bref, énorme buzz autour de ce jeu de cartes ! Mais si vous n’en avez pas du tout entendu parler, pas de panique, voici de quoi satisfaire votre soif de curiosité sur ce jeu tant décrié sur Internet !
Pour résumer, Antifa le jeu de simulation et de gestion d’un groupe antifasciste local est un jeu de plateau proposé par les éditions Libertalia. Ce divertissement ne vient pas de sortir, cela fait maintenant plus d’un an qu’il est disponible.
Mais voilà, les protestations énergiques de ces derniers jours, venues tout droit de l’extrême-droite, ont obligé la Fnac à retirer « Antifa le jeu », des rayons de leurs magasins et boutiques en ligne.
Toutefois, après une enquête approfondie du jeu qui aura duré deux jours, l’enseigne a pris la décision de ne pas céder à la pression et de faire machine arrière.
Ainsi, depuis le 29 novembre, Antifa le jeu de cartes est de retour à la vente, aussi bien dans les rayons qu’en ligne.
Antifa, un jeu de société tout public ?
Le collectif antifasciste « La Horde » présente sur son site l’historique de son jeu qui fait tant parler.
Initialement et durant plus de deux ans, il était employé comme un accessoire de formation. Ce n’est qu’en septembre 2021 qu’il est publié par Libertalia. La maison d’édition explique que 4 000 exemplaires ont été écoulés en l’espace de six semaines.
Antifa le jeu de simulation et de gestion (c’est comme tel qu’il est présenté) a donc été réédité dernièrement, début novembre, mais sous une forme plus simple.
Cette version est vendue par la Fnac et ne dure plus que 30 minutes, au lieu des 90 minutes initiales. Au départ, « Antifa le jeu » a été pensé comme un simulateur très sérieux à destination des mouvements libertaires.
Toutefois, les mécaniques du jeu ont fini par être simplifiées pour devenir accessibles au plus grand nombre. Antifa, le jeu de société, est bien tout public.
La maison d’édition Libertalia le décrit comme « un jeu de simulation et de gestion dans lequel le joueur fait faire des actions à un groupe antifasciste local. Ces actions demandent de la patience, de l’organisation et des moyens ».
Avec ce nouvel opus, ils ont remplacé les jetons par des cartes. Les joueurs doivent, par exemple, réagir face à « des fachos qui déclenchent une bagarre dans un bar », « un collectif de soutien aux migrants qui demande de l’aide », ou encore « un couple gay qui se fait agresser en pleine ville ».
Il existe également divers scénarios soumis aux participants : « manifestation », « rencontre débat », « action offensive » ou « tractage ».
Antifa, le mot de trop qui sème la discorde…
À l’origine :
« Antifa » est tout simplement le diminutif « d’antifasciste ». À la base, dans les années 80, ce mot fait référence à un réseau, informel, de personnes ayant constitué des groupes d’extrême-gauche dont l’objectif est de faire obstruction à la montée de l’extrême-droite.
Ces structures informelles opèrent sous couvert d’anonymat. Cette mouvance se définit peu à peu par l’instauration de manifestations, accompagnées d’actions parfois violentes.
Leur conviction a pu s’étendre jusqu’à l’anticapitalisme, l’homophobie, la lutte contre le racisme ou encore les violences policières.
Pour être vraiment précis et comprendre les enjeux, il faut remonter encore plus loin pour connaître les origines du mot « antifascisme ».
La première fois que ce mot est employé, c’est en 1922, pour donner une qualification aux activités des personnes opposées à Mussolini (aussi bien en France qu’en Italie).
Cette année-là, l’Internationale communiste fait de « l’antifascisme » une catégorie politique à part entière, ainsi qu’un thème de propagande à forte connotation.
En France, après l’onde de choc des manifestations d’extrême-droite du 6 février 1934, les « journées républicaines » se poseront en opposition.
Cela marquera un tournant indéniable. Le mot « antifascisme » devient alors un mythe mobilisateur, une réponse synonyme de rassemblement des gauches, qui symbolise transformation sociale et défense républicaine.
L’aboutissement ultime sera la création du Front Populaire.
Après la guerre :
En 1945, on assiste à l’effondrement des fascismes en Europe. Le mot « antifascisme » est toujours employé par certains communistes, mais cela n’est plus la principale référence de la mobilisation des gauches.
Ce terme en englobe maintenant d’autres, comme « l’antiracisme », qui en devient au fur et à mesure sa colonne vertébrale.
Cela constitue en plus une référence majeure à la mémoire de la guerre 39-45. Dans les années 80-90, la montée du Front National ravive de vieux souvenirs dont on se serait bien passé.
La France n’est pas la seule, en Suisse aussi, il existe le mot « Antifa ». Il a d’ailleurs célébré ses 90 ans en novembre dernier. Car en 1932, une manifestation contre le fascisme a eu lieu sur la Plaine de Plainpalais, à Genève.
De jeunes recrues de l’armée suisse sont contraintes de leur faire face. Ils finiront par ouvrir le feu sur les manifestants non armés pour les disperser. Bilan : 65 blessés et treize morts en douze secondes. Les victimes sont d’ailleurs plus des passants vacants à leurs occupations que des militants…
Tout cela pour rappeler les contextes historiques et pourquoi ce mot « Antifa » évoque certains souvenirs.
Mais revenons à la polémique actuelle sur Antifa le jeu de cartes qui va certainement se vendre dès sa réédition comme des petits pains ! Bref, on lui souhaite de se vendre comme ces jeux de société !
Twitter et les détracteurs d’Antifa, le jeu de société
Antifa le jeu a subi un tsunami d’attaques sur Twitter et c’est de là que tout est parti.
Un syndicat de police, ainsi que plusieurs figures d’extrême-droite comme Grégoire de Fournas (député de la Gironde, RN), Jérôme Rivière (député au Parlement européen) ou encore Victor Catteau (député du Nord, RN) ont fustigé Antifa le jeu.
Ils ont alors précisé qu’Antifa le jeu véhiculait une idéologie haineuse et ultraviolente.
La maison d’édition a su contrecarrer leurs arguments et démontrer, preuves à l’appui, que leurs différents messages sur Twitter ne relayaient que des accusations mensongères.
C’est pourquoi, après enquête, la Fnac a décidé de remettre en vente Antifa, le jeu de cartes. Tout est bien qui finit bien donc. Et même mieux que ça finalement !
En effet car Antifa le jeu a su bénéficier de « l’effet Streisand ». Ses détracteurs et la polémique déclenchée n’auront pas eu l’effet voulu…
Parce qu’effectivement, l’effet Streisand fait référence à un phénomène médiatique involontaire. Cela se produit tout simplement quand on souhaite qu’une information reste cachée et non divulguée, mais qu’au final, c’est le résultat inverse qui se produit !
Les députés RN ont voulu stopper la vente d’Antifa le jeu. En faisant cela, tout le contraire s’est produit, parce qu’ils lui ont offert une visibilité énorme et inattendue.
Grâce à cela, le stock d’Antifa jeu est épuisé ! La maison d’édition a précisé que des commandes étaient en cours et qu’Antifa, le jeu de société polémique serait à nouveau disponible à partir de janvier !
Bref, aucun jeu de société n’aura fait autant de bruit…