100 machines à sous clandestines à Lille et Roubaix
Alors que l’exploitation des machines à sous est réservée, en France, aux établissements de jeux notamment les casinos, c’est une surprenante trouvaille qu’ont fait, courant juin, les équipes de la Police Judiciaire de Lille.
En effet, dans le cadre d’une enquête conduite pendant plus d’un an en collaboration avec le commissariat de Roubaix, c’est un vaste réseau de machines à sous clandestines qui a été démantelé dans le Nord de la France.
Des salles de jeux clandestines découvertes dans des commerces
Après une longue enquête, les autorités ont fini par passer à l’action à la fin du mois de juin…
Ainsi, une vaste opération a été menée simultanément dans plusieurs quartiers des villes de Lille (Fives et Lille Sud) et de Roubaix (Alma et Fosse aux Chênes) afin de démanteler ce qui s’apparente à l’un des plus importants réseaux de machines à sous clandestines ayant été mis en place en France.
En effet, c’est une centaine de machines à sous illégales qui ont été découvertes dans les quelques 18 commerces perquisitionnés par les autorités quelques jours seulement avant l’arrivée de l’été.
Cette affaire, totalement inédite dans la métropole lilloise, rappelle en tout cas que les jeux d’argent attirent toujours autant les escrocs qui n’ont pas hésité à créer un petit business totalement illégal qui avait quasiment pignon sur rue.
Eh oui, alors que certains salons de thé, bars, épiceries ou encore restaurants de kebab semblaient être des commerces comme les autres, ils abritaient en réalité des salles de jeux illégales où la clientèle venait, parfois nombreuse, pour jouer aux machines à sous clandestines, prendre des paris sportifs aussi et plus généralement, passer un bon moment en espérant gagner de l’argent.
Saisie par la police, la centaine de machines à sous électroniques constitue la plus grosse prise en la matière, preuve que le réseau démantelé dans le Nord de la France avait pris une réelle ampleur.
Machines à sous clandestines : un business lucratif ?
Quelques jours seulement après le démantèlement d’un vaste réseau de machines à sous clandestines dans la métropole lilloise, beaucoup se demandent si un tel business pouvait être lucratif. La réponse est assurément… oui.
Selon les enquêteurs, chacune des machines à sous clandestines aurait rapporté en moyenne entre 3500 et 4000€ par mois et les bénéfices augmentaient mois après mois.
D’ailleurs, il semblerait que certains commerçants étaient sur le point d’entamer des aménagements spécifiques de leur local commercial afin d’améliorer l’expérience offerte aux joueurs.
Organisé par des membres de la communauté turque résidant en Allemagne, ce réseau s’avérait très lucratif aussi bien pour les installateurs de machines à sous clandestines que pour les commerçants qui acceptaient de les abriter.
Le partage des bénéfices se faisait sur la base du 50-50 entre placeurs de machines électroniques et commerçants, un bon moyen pour tous les acteurs de ce vaste réseau de se faire de l’argent facilement.
Grâce à cette activité illégale de salles de jeux clandestines, plusieurs petits commerces ont en tout cas pu survivre… En effet, pour certains, c’était un moyen de faire face au paiement de leurs factures car ils étaient au bord de la faillite.
16 personnes placées en garde à vue…
L’opération de démantèlement du réseau conduite par les autorités n’a pas eu pour seules conséquences la saisie des machines à sous clandestines puisque 16 personnes ont été arrêtées et placées en garde à vue.
Parmi celles-ci, se trouvent 11 gérants de commerce mais également 5 individus suspectés d’être les organisateurs de ce système, autrement dit ceux qui ont démarché les commerçants, installé les machines à sous clandestines et collecté l’argent gagné grâce à ces dernières.
Selon des sources proches du dossier, il était temps qu’une intervention policière ait lieu étant donné que « les choses commençaient à dégénérer ». Le développement de ce business illégal créait des jalousies et les tensions étaient palpables entre les commerçants et ce, aussi bien à Lille qu’à Roubaix.
Reste maintenant à connaitre les sanctions que va infliger la justice à tous les acteurs de ce réseau de machines à sous.
Déjà, certains commerçants ont fait leur mea culpa par voie de presse en avouant que l’hébergement de machines illégales permettait d’arrondir les fins de mois ou seulement de compenser les difficultés financières.
L’un des avocats de commerçants a également précisé que ses clients « savaient que c’était illégal mais pensaient que ça ne faisait pas de mal à grand monde ».
Si l’on peut imaginer que cela a réellement été la pensée de certains gérants de tripots clandestins, pas sûr qu’il s’agisse d’un argument à faire valoir devant le juge…